Une journée pour se mettre en mode pause
La Journée mondiale de la procrastination, le 25 mars, a été inventée par David d'Equainville, l'auteur du livre "Demain c'est bien aussi", dans un état d'esprit plus léger. L'objectif est de réfléchir à notre monde moderne et au rythme de vie effréné qu'il nous impose...
La procrastination, qu'est-ce que c'est ?
Comme Monsieur Jourdain, le personnage de Molière, qui, dans le Bourgeois gentilhomme, s'exprimait en prose depuis plus de quarante ans sans le savoir, nous procrastinons tous depuis la plus tendre enfance, sans savoir ce que cela signifie. Levons le doute sans plus attendre : procrastiner, c'est tout simplement remettre à demain une action que l'on pourrait faire le jour même. Tout le contraire de ce que nous recommande le fameux proverbe : "ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd'hui". Certains auteurs ont d'ailleurs pris un malin plaisir à détourner ce proverbe, comme Alphonse Allais ("Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain") ou Maurice Roche ("À quoi bon remettre à demain ce qu'on peut faire avec ses pieds") ou encore un anonyme bien inspiré : "Pourquoi faire aujourd'hui ce qu'un autre peut faire demain à ta place ?".
La procrastination, une vilaine habitude ?
On considère généralement la procrastination comme une très mauvaise habitude. Il est vrai que remettre toujours à plus tard des actions nécessaires bien que peu motivantes, comme par exemple d'aller chez le dentiste, de faire ses comptes ou encore de nettoyer sa maison, cela peut devenir maladif et poser de sérieux problèmes. Cependant, pour la plupart des gens le fait de procrastiner un peu, de temps en temps, est sans incidence sur le cours normal des choses. Cela leur permet même de gagner en qualité de vie. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il existe un nombre considérable de problèmes qui se règlent seuls lorsqu'on ne s'en occupe pas
Procrastination et paresse ?
Procrastiner pour tout et de façon habituelle peut s'apparenter à de la paresse. Pourtant, ceux qui procrastinent volontiers sont plutôt des personnes actives, souvent efficaces, généralement perfectionnistes. En réalité, lorsqu'on procrastine, ce n'est pas pour ne rien faire mais plutôt pour éviter de voir la réalité en face : la tâche que l'on reporte sans arrêt nous semble trop difficile, peu gratifiante. On craint de ne pas y arriver, on n'en attend aucune gloire. Plutôt que de l'aborder de front, on se trouve alors des quantités d'autres choses à faire, qui vont ainsi nous fournir la justification du report. C'est ainsi que le procrastinateur, bien qu'ayant reporté à demain la tâche prioritaire du jour, aura certainement accompli à la place un grand nombre de travaux divers et variés. Ce comportement peut, au final, s'avérer payant pour une grande majorité de personnes, qui dans le stress et l'urgence, finiront au dernier moment par réaliser la corvée tant rebutée, et auront, en attendant, réalisé un grand nombre d'autres tâches fort utiles et initié des projets très motivants.
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